Critique publiée en janvier 2012
WORDSHAKER 1.5

Ce mini album se défend bien, parce qu'en étant court (8 pistes), il a de quoi frapper vite et bien. Il évite les fillers sympa, au contraire de son aîné Wordshaker. Et pour mettre toutes leurs chances de leur côté, les filles ont quand même pensé à placer les deux singles extraits de leur album renié. Ainsi, on retrouve la sympathique Forever Is Over, et la dansante Ego. Si Forever Is Over était convaincante avec ses airs rock qui changeaient des sons électro-synthétiques habituels, Ego était beaucoup plus redondante avec des faux airs de Rihanna sur les couplets, et sa maigre tentative d'égaler Up (la plus grosse bombe des Saturdays jusqu'alors). Autre rescapée un peu plus inattendue : l'ancienne inédite One Shot. C'est un bon choix. Même si elle est dans la droite lignée de ce que le groupe a l'habitude de proposer (dynamique et synthétique jusqu'à l'os), c'était l'un des rares coups d'éclat de Wordshaker. Son remix est d'ailleurs assez bon. Les cinq titres qui restent sont du 100% inédit. Et ce sont deux de ces nouveaux morceaux qui héritent de la tâche de rappeler le groupe au bon souvenir des Anglais.
Pour ce faire sort d'abord Missing You, un mid-tempo qui joue sur une mélodie tristounette et poignante lui conférant un côté fausse ballade. Et l'inspiration se fait surtout chez les Américains, puisque les arrangements rappelleront un nombre infini de mid-tempo du genre. Sur le coup, c'est très plat. A force, la mélodie sauve le navire du nauffrage et Missing You devient un véritable point fort de la galette. En soi, elle n'a absolument rien d'original, mais pourtant, elle peut faire vendre. Autre grosse réussite : Higher. Ça tombe bien, c'est le deuxième extrait de l'EP. La chanson s'inscrit aisément dans le répertoire des Saturdays. C'est un titre très synthétique et aussi 100% pop avec sa mélodie très enjouée et entêtante. On sent quelque part que c'est le titre le plus facile de l'album. Mais comme souvent avec le groupe, la mélodie fait mouche. Et puis, il faut signaler une excellente interprétation de la part d'Una qui dévoile des capacités vocales certaines et jusqu'alors inconnues.
Le reste du mini album n'est malheureusement pas aussi mémorable. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas eu d'autres singles. Sortir One Shot aurait été osé étant donné que le morceau figurait déjà sur Wordshaker qui a été honteusement abandonné au bord de la route en pleine nuit. D'ailleurs, vous n'imaginez pas les Saturdays répondre "I don't know what you're talking about, never heard of it" si jamais on leur posait une question sur leur deuxième album floppeur ? Quoi qu'il en soit, ce n'était certainement pas l'une des trois inédites restantes qui allait aider les ventes du groupe. Aussi sympathique et jolie que soit Died In Your Eyes, elle ne semble pas avoir le charisme suffisant pour être un single (même si elle est sûrement la meilleure des trois). Karma n'est qu'un énième titre 100% pop, synthétique et dynamique dans la discographie grandissante des filles (et sans la mélodie accrocheuse des refrains). Et Puppet, bien qu'un peu plus sombre et dance, a autant de potentiel fédérateur qu'une moule (on comprend qu'elle ait fini à la fin, quand il n'y a plus trop de risque de perdre un auditeur en plein milieu de son écoute).
Aujourd'hui, nous savons qu'Headlines a rempli sa mission. Pour un mini album, il réalise d'assez bonnes ventes et il ne disparaît pas instantanément des classements. Les Saturdays existent de nouveau en dehors de leurs singles. Pourtant, j'avoue que je n'ai pas très bien compris l'engouement autour de cet EP. A part Missing You qui est assez américanisé, tout le reste est du Saturdays tout ce qu'il y a de plus classique : de la pop pure, dynamique, synthétique et très convenue. Pourquoi Headlines a-t-il donc mieux marché que Wordshaker ? Il ne fait que proposer la même chose, en version courte. Peut-être est-ce le format raccourci qui permet aux gens d'écouter plus facilement des chansons, qui, il faut l'avouer, n'ont pas grand chose de très original. Ou peut-être sont-ce les quatre singles qui sont assez bons pour porter un album sous les projecteurs. Quoi qu'il en soit, Headlines n'est rien d'autre que le petit frère de Wordshaker, qui lui, est renié presque ouvertement par le groupe... Et il m'est d'avis qu'en dehors des singles (et même en dehors d'Ego que je n'ai jamais particulièrement aimé), il n'y a rien de vraiment mémorable ici.
Note : 6/10
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