Critique publiée en janvier 2013
ET ENCORE UN…
Ayant déjà publié des critiques des cinq albums et du premier best of du groupe, je n’ai pas envie de m’étaler sur le cas de ce best of, composé à 80% de titres déjà connus. On retrouve la plupart des singles du groupe, et ceux qui ont été évincés (à savoir Life Got Cold, Wake Me Up, Long Hot Summer, See The Day, Whole Lotta History et Walk This Way) ne manqueront à personne. Oui, ce n’étaient pas de mauvais titres (surtout Wake Me Up), mais ce n’étaient pas les incontournables du groupe. En fait, le choix effectué parmi les singles restants est judicieux. Les maillons faibles de la chaîne sont partis, ne laissant de la place qu’à un combo de tubes. En d’autres termes, ce best of est donc un quasi sans faute. Quasi, parce que je fais toujours partie de ceux qui ne portent pas dans leur coeur le Call The Shots du pauvre qu’est The Loving Kind (zzzZZZzzzZZZzzz…). Disons que la chanson est là pour nous signaler que la perfection ultime n’existe pas hihihi… Ten est une bombe tant il regorge d’excellents morceaux pop qui portent une griffe particulière. Si vous ne connaissez pas le groupe, je suis sûre que l’écoute de ce CD suffira à vous convaincre que ce girls band n’est pas tout à fait comme les autres : il a sa propre signature et son propre style. Les tubes intemporels que sont Sound Of The Underground, No Good Advice (qui n’est pas assez aimée !!!), The Show, Biology, Sexy! No No No…, Call The Shots et The Promise en sont les preuves les plus évidentes.
Aussi, il est inutile de radoter. C’est du tout bon et puis c’est tout. Tournons-nous donc vers les quatre inédites. C’est ce qui intéresse principalement les fans, qui sont déjà experts en tout ce qui touche aux Girls Aloud. Je vais m’y attarder en détail :
- Il y a tout d’abord Something New, qui ouvre le best of. Un titre dynamique et déstructuré comme les filles savent si bien les faire et qui s’inscrit facilement dans leur répertoire. Forcément, dès les premières secondes, on est embarqué. La mélodie des refrains est facile et entêtante, les couplets sont plus sombres et agressifs, et le tout est entrecoupé de parties scandées par Nadine et Cheryl à l’énergie communicative. Le problème ? Les couplets et les ponts sont supérieurs aux refrains. Je fais partie des auditeurs que cela gêne un peu. Les refrains sont passe-partout et répétitifs, et ils atténuent de ce fait l’effet bombesque de la chanson. Cependant, ne prenez pas peur. Ça reste un bon morceau pop qui se bonifie au fil des écoutes.
- On The Metro est la deuxième inédite et elle peut surprendre avec son instrumentation très électro et dans l’air du temps. On y sent nettement moins la petite griffe Girls Aloud. Cela n’en fait pas un mauvais morceau pour autant. Les couplets sont encore une fois excellents et fonctionnent en dialogue (parlé) entre deux filles avec de bonnes rimes. Parfait pour coller au cerveau. Malheureusement, encore une fois, les refrains sont inférieurs aux couplets. S’ils sont moins répétitifs que ceux de Something New et s’ils ont l’avantage de faire passer le lead vocal d’une fille à l’autre sans arrêt, ils ne font pas partie des ritournelles les plus mémorables que nous aient proposé le groupe…
- Beautiful Cause You Love Me est la ballade du lot, parce qu’il en fallait bien une quand on revient avec quatre nouvelles chansons. Il m’est d’avis que les Girls Aloud n’ont jamais réussi leurs ballades. Si certaines d’entre elles n’étaient pas trop « dégueulasses », dans l’ensemble, on pouvait vraiment toutes les oublier. Ont-elles changé la donne ici ? Eh bien, non (désolée Jossounet). La bonne nouvelle, c’est que Beautiful Cause You Love Me ne s’en va pas directement dans la catégorie poubelle. Elle va dans l’autre catégorie : « c’est sympa mais c’est tout ». Ici, le problème ne vient pas de refrains plats (comme ça avait pu être le cas sur Hear Me Out en dépit de très bons couplets en 2004 par exemple). En plus, il faut signaler que la mélodie de la chanson est jolie de bout en bout et que les filles ont rarement été aussi appliquées dans leur interprétation. Nicola peut même vous donner des frissons sur les refrains qu’elle porte sur ses épaules. Oui, l’événement, c’est que Nadine ne chante quasiment pas pour une fois. Histoire d’achever le vent de fraîcheur, Kimberley s’accapare la plus grosse partie des couplets devant Cheryl et Sarah (gniark gniark gniark). Et on peut dire que nos deux membres habituellement en retrait brillent particulièrement sur ce titre. Le problème, c’est que la chanson n’est pas originale pour un sous. La construction, les instruments et les arrangements sont bien trop sages et fades pour le groupe. En d’autres termes, c’est une ballade sympathique mais terriblement classique qui aurait pu être chantée par n’importe qui…
- Every Now And Then ferme la marche. Celle-là, elle peut presque partir dans la catégorie poubelle en fait. C’est une On The Metro en version soft. Elle est beaucoup plus posée et légère. Ce n’est pas une mauvaise idée. En fait, c’est même un très bon point de départ à l’image de l’introduction et du premier couplet. C’est calme et virevoltant. La mélodie est tristounette et touchante. Le pont, qui fait « every now… and then… right now… back then… » est assez énorme en son genre. Tout ça, c’est avant l’arrivée d’un refrain qui brise la fluidité de la mélodie. On croirait entendre un « truc » qui veut se la jouer années 80, mais qui casse l’ambiance, et d’une très grande force. La transition est horrible, avec l’effet enrayé du « right now » de Nadine, digne des pires transitions que concoctent habituellement les Black Eyed Peas… Le pire, c’est qu’après cet « epic fail », on ne fait qu’enchaîner ces satanés refrains. Sur un morceau de 4 minutes 25, veuillez donc garder 1 minute 14 et oublier le reste. Ou plutôt dégagez le tout. Du potentiel gâché, vraiment… Tant pis !
Enfin, pour les aficionados, il y a l’édition deluxe du best of, avec un CD2 composé de dix titres sélectionnés par les fans. Dans l’ensemble, les choix sont (très) bons puisque’on y retrouve la pauvre rejetée Wake Me Up (à moitié sauvée donc…), ou encore les chansons d’albums ou les B-sides qui auraient pu être des singles, et qui sont donc d’excellente qualité, certifiée 100% Girls Aloud (Graffiti My Soul, Wild Horses, Crazy Fool et surtout Memory Of You). Il y a trois ans, je vous aurais dit que Graffiti My Soul est LA bombe des Girls Aloud qui suffit à justifier l’écoute du CD2. Aujourd’hui, j’affirme la même chose, mais de Memory Of You, qui est la pépite que le groupe a le mieux caché dans sa discographie (pensez-vous, c’est la face B de The Loving Kind dans son édition vinyle !!!!). Cela fait en tout cas 5 morceaux sur 10 qui valent largement une écoute attentive. Pour le reste, je ne fais pas partie des grands fans. Certes, Swinging London Town et Whole Lotta History sont sympa, mais l’une est étrange tandis que l’autre se plante totalement sur ses refrains. Mais j’ai du mal à comprendre l’engouement que suscitent Girl Overboard (refrains ratés et répétitifs), Hoxton Heroes (une bonne B-side, mais une B-side quoi, répétitive et pleine de vocoder) et surtout Black Jacks (dont je ne vois aucunement le potentiel tudesque…). Quoi qu’il en soit, ce CD2 n’est que du bonus. Et pour les cinq perles qu’il contient, vous n’allez pas vous priver quand même !
Conclusion : C’est d’la bombe m’ssieurs dames ! Un enchaînement de tubes pop qui véhiculent parfaitement ce que sont les plus grandes sonorités des Girls Aloud. Les quatre inédites sont satisfaisantes dans le sens où cela faisait trois ans que l’on avait pas eu de nouvelles chansons de la part du girls band. Mais elles sont aussi décevantes : trop dans l’air du temps avec les sons électro et le synthétiseur. On n’y retrouve pas la griffe du groupe, en dehors de Something New dont les refrains manquent d’un petit quelque chose pour faire de ce titre un incontournable qui soit à la hauteur des Sound Of The Underground. En espérant que le groupe de légende qui ressort de ce best of repointe un jour le bout de son nez, pour un vrai album original, et pas pour un best of où sont balancés quatre titres pas trop mal pour nourrir chichement les fans…
Note du best of : 10/10
Note des inédites : 7/10
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